« Le début c’est la fin ou la fin c’est le début ? » se demandait Gwendoline Soublin, notre artiste complice, dans le portrait chinois qu’elle nous confiait pour le Globzine #1 de la saison dernière. Cette nouvelle création ne choisit pas, et mêle un début à une fin. Et l’autrice elle-même en fait la lecture.

« Quand toi tu pars ce jour-là, je ne sais pas encore que tu vas rester longtemps dans ma tête ». Celle qui parle ainsi est « Celle qui reste ». Elle a 19 ans à peine. Il fait nuit. À ses côtés, il y a « Celui qui part » et qui la marquera à vie. De la vie, (et donc de la mort) il en est question de bout en bout dans cette succession de monologues ; deux voix liées l’une à l’autre pour dire ensemble la fragilité d’être au monde.

Déclaration d’amour à la vibration de vie quand en apparaît le seuil, Depuis mon corps chaud est le fruit d’un travail d’immersion de l’autrice au sein de l'Institut de Formation en Soins Infirmiers de Strasbourg. L'écriture de ce texte s'est faite l'été et la rentrée 2020 en plein Covid-19, Gwendoline Soublin a alors recueilli une quarantaine de témoignages d'infirmiere.s et personnel soignant, et a également intégré certains cours avec les étudiant.es. Son texte n’est pourtant pas documentaire. Il est poésie pure, simple, belle et juste. Il s’étire dans un souffle pour dire le très cru de l’hôpital aujourd’hui mais aussi la beauté du lien singulier entre patients et soignants auxquels elle rend ici un vibrant hommage.

Le Glob et son artiste complice proposent deux formes de lecture de ce texte : l’une, mise en espace , mise en espace (et jouée) par Guillaume Cantillon et en lumière par Jean-Louis Barletta, enveloppée dans les touches sonores de Zidane Boussouf en salle. L’autre, nomade, circulera dans les centres hospitaliers ou de soin, à destination du personnel et des élèves en formation aux métiers de la santé.

Le texte est une commande du Théâtre National de Strasbourg (2020), il est publié aux Éditions Espaces 34 (2022).